La production assurée par le Groupe RACECO pour le magazine « Population d’Afrique » de TV5 Monde et Ouest-TV a démarré ce lundi 23 août 2021 par la Côte d’Ivoire et se poursuivra dans 05 autres pays de la sous-région, jusqu’en novembre 2021.
Par Théodore SOMDA / l’UNESCO à Dakar
L’UNESCO, en collaboration avec le groupe audiovisuel RACECO – qui produit le magazine Population d’Afrique – initie une série de grands reportages sur le traitement de l’information et l’accès à l’information sur les migrations en Afrique de l’Ouest et du Centre. Six (06) pays sont concernés par cette initiative : le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal.
Si les médias en Afrique de l’Ouest et du Centre sont appelés à jouer un rôle crucial dans l’élaboration du récit de la migration dans la sous-région, les médias locaux et nationaux ne sont pas toujours en mesure de traiter l’information sur un phénomène politique, social, économique et culturel complexe. Le défi majeur pour ces médias, qui s’est par ailleurs accentué avec la crise de la COVID-19, est de fournir des contenus éditoriaux de qualité aux jeunes aspirants migrants, aux migrants en déplacement et aux migrants de retour, hommes et femmes, ainsi qu’à l’ensemble de la population, afin qu’ils/elles adoptent des choix éclairés sur la migration, et ce dans un environnement menacé par la désinformation, la « malinformation » et les rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour les envoyés spéciaux du magazine Population d’Afrique, il s’agira donc d’évaluer le traitement de l’information et l’accès des populations à des contenus éditoriaux sur les divers aspects de la migration dans la sous-région et vers l’Europe. Entre autres, la migration irrégulière, la migration légale, les droits des migrants (notamment des femmes et des mineurs), les opportunités de la migration, l’impact des envois des fonds sur les communautés locales, tout en considérant le contexte actuel de la crise de la COVID-19, qui depuis mars 2020 a fortement impacté sur les flux migratoires en Afrique.
Ces grands reportages s’intéresseront d’un coté à la manière dont les professionnel (le)s des médias des pays ciblés traitent la thématique migratoire et les principaux défis auxquels ils font face, selon le type de médias (TV, radio, presse écrite, presse en ligne). De l’autre, cette série de grands reportages illustrera les sources d’information auxquelles les populations locales, tout particulièrement les jeunes, ont accès sur la migration, et dans quelle mesure ces sources déterminent leur parcours migratoire.
En effet, environ 60% de la population africaine est jeune et 19% d’entre eux ont entre 15 et 24 ans. Leur quête d’opportunités pour satisfaire des objectifs éducatifs, économiques, sociaux, de sécurité ou autres objectifs personnels est considérable. Selon les statistiques existantes, une part importante des jeunes, environ 21% dans les pays en développement, ont recours aux migrations internes ou internationales dans l’espoir de réaliser leur rêve d’une vie décente et sûre. Et contrairement aux idées reçues, plus de 50% des citoyens africains migrent à l’intérieur du continent, y compris au niveau intrarégional, souligne le rapport « Africa Migration Report. The challenging narrative » publié par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et l’Union Africaine. D’où la nécessité de produire des contenus sur la qualité de l’information donnée jusqu’ici, afin de favoriser une amélioration des productions médiatiques susceptibles de prévenir une migration irrégulière et risquée et d’encourager une migration sûre, légale et responsable.
Les six grands reportages seront diffusés dans le programme « Population d’Afrique » de la télévision TV5 Monde du 04 septembre au 13 novembre 2021 et sur la chaîne ouest-africaine Ouest-TV.
Cette initiative rentre dans le cadre du projet régional de l’UNESCO – Autonomiser les jeunes en Afrique à travers les médias et la communication – mis en œuvre dans huit (08) pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS), à travers le « Fondo Africa » du Ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale (MAECI). Un projet qui contribue à garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, et atteindre ainsi l’Objectif de développement durable (ODD) 16.10.
Par Théodore SOMDA, chargé de communication du Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar